On a tous des talents différents. Certains excellent dans la danse, d’autres chantent très bien, ou d’autres encore brisent des records en sports. Par contre, ce n’est pas du tout mon cas. Je suis ZÉRO en sport. Vraiment. Voici une anecdote où vous pourrez prendre conscience de mes talents de cycliste…
Très belle journée de juillet chez D. Présents : D et moi. Nous avions passé une bonne partie de la journée à l’intérieur, alors les parents de D nous envoient jouer dehors. Nous n’avons rien à faire. Alors, D a une idée de génie (en fait, le terme est mal choisi… "génie" est un peu inapproprié!) : nous partons en vélo! Comme je n’ai pas de vélo (qui est-ce qui traîne une bicyclette dans sa sacoche!), j’enfourche celui de sa mère. Il est VRAIMENT trop grand, je dois monter sur la chaîne de trottoir pour passer ma jambe de l’autre côté du vélo (c’est vraiment chic à voir…). Cette journée-là, (en fidèle supporter de l’été que je suis) je portais mes nouvelles gougounes bleues (qui s’agençaient, soi dit en passant, à merveille avec mon gilet). Nous partons donc, D en tête (évidemment !), et nous roulons quelques rues dans le quartier résidentiel où elle habite. Tout se passe bien, mis à part le fait que nous devons parfois nous arrêter afin que je franchisse des passages difficiles (chaînes de trottoir, courbes, gravelle, etc.). Mais Andréanne est toujours devant moi, et me lance des encouragements fidèles par-dessus son épaule : "Go, Lulu! Le pire qui peut t’arriver, c’est de tomber en bas et de te scratcher les genoux. Tu vas survivre!"… Merci, D. Évidemment ce n’est rien, tomber en bas d’une bicyclette tellement haute qu’on a l’impression d’être sur l’Empire State Building! Totalement rassurée et en confiance, je continue ma route. Première péripétie : nous devons traverser une passerelle collée au chemin de fer qui enjambe la rivière. Super. Je m’imagine déjà en perte totale de contrôle de mon embarcation à cause d’une locomotive passant à toute allure juste à côté de moi - scénario-catastrophe. Bref, nous nous aventurons sur ce passage tout à fait terrorisant (je suis pour ma part certaine que je roule tout droit vers ma mort). Mais, heureusement, aucun train n’a la mauvaise idée d’emprunter la passerelle en même temps que nous. Au moment ou je remercie tous les saints des saints de ce coup de chance, vision d’horreur : trois mobylettes, (oui, des mopettes sur ce chemin réservé aux vélos, non mais quels idiots!). Prise de panique, j’indique à D que la collision est imminente, en mettant bien en valeur le fait que les trois jeunes chauffards qui s'en viennent droit sur nous n'ont évidemment pas l'intention de ralentir pour nous croiser. Les secondes passent, je les vois approcher... et l'idée de me jeter par-dessus la barrière du pont me chicotte de plus en plus l'esprit. "D, ils arrivent ! D! D! Ils vont nous rentrer dedans, D ! Oh mon dieu ! D, je vais mourir !". Mais, contrairement à mes pensées anarchiques précédentes, ils passent aisément tous les trois à côté de nous, sans même un regard pour moi (qui suis, soit-dit-en-passant, absolument terrorisée, prête à mourir frappée par une mobylette, les deux mains crispées sur le guidon du vélo de maman D, les yeux fermés). C'est tout. Et je me sens totalement cruche, pour la ennième fois de ma vie. Après quelques moqueries amicales faites par D à propos de ma crise de panique, nous reprenons notre chemin (à mon grand désespoir). Nous roulons (avec aisance pour D la sportive, avec misère pour moi la terrorisée) pendant un petit bout, puis nous arrivons à l'intersection d'un boulevard et d'ue rue principale. Quel horreur! D appuie sur le bouton pour activer la traverse de piétons (ironie: nous sommes en vélo et nous utilisons la traverse de piétons, hihihi ! ). Toutes les autos s'arrêtent, les lumières tournent l'une après l'autre au rouge, et je sens que ma mort approche. D est toujours sur son vélo, moi, puisqu'il est trop grand, je suis debout à côté. Elle me lance: " Hé, Lulu ! Enfourche ta bicyclette, on va traverser !" Moi: "Quoi ? On ne marche pas à côté pour traverser ?"
D: "Non! Ça va plus vite en vélo! "
Moi: "Ha... "
Embêtée, mais suivant les conseils d'une expérimentée, je renfourche de peine et de misère l'Empire de maman D et attend avec appréhension le moment où la lumière tournera au vert pour nous. Gna. Puis, le moment fatidique. Go . Traverse. Je roule, trois ou quatre coups de pédale, tout est en contrôle, je suis fière, tout va bien, je... merde. Ma gougoune bleue. Elle sort de mon pied et tombe en plein milieu du quatre-chemins. Merde merde merde merde ! Quoi faire ? Je m'arrête, paniquée, et je regarde le compteur de la traverse. 16.. 15.. J'ai le temps de la récupérer... je crois. Je prends une attitude à la Indiana Jones (j'ai un faible pour lui ) et je m'étire pour attraper la gougoune. Mais, c'était trop beau pour être vrai, elle est trop loin pour que je l'atteigne. 14.. 13.. Je n'ai pas d'autres choix et je décide de mette le pied du vélo pour qu'il tienne tout seul pendant que je vais récupérer ma pauvre sandale. 12.. 11.. Je cours, je la saisis, et je reviens au vélo. Yes! Mission accomplie ! 10.. 9.. Je me rassois avec toute la misère du monde sur mon embarcation, en oubliant que j'ai mis le pied. Merde. 8.. 7.. Je débarque (encore!), je donne un coup de pied sur la petite patte en métal pour qu'elle se rétracte, mais, évidemment, elle ne veut pas (la conne !). 6.. 5.. D est morte de rire de l'autre côté de la rue. Elle me fait des signes incompréhensibles alors que je tente par tous les moyens de refermer ce foutu pied. 4..3.. Merde de merde de merde ! Je comprends, après plusieurs secondes de confusion totale, que je dois appuyer sur une sorte de détente pour que le pied reprenne sa place. Bon. Où est-il. Je me penche, cherche où appuyer, mais bien sûr, ne le trouve pas (ça aurait été trop facile!). 2.. 1.. MERDE! Alors que je saisis finalement quelquechose qui pourrait ressembler à ce que je cherche sur la bicyclette, les automobilistes see mettent à klaxonner autour de moi. Je regarde le compteur : 0, avec une grosse main rouge. Oh mon dieu. Puis, illumination magistrale dans ma tête: prend le vélo par le guidon et amène le en marchant à côté ! Quelle idiote. C'est bien le moment d'y penser!!
Bref, je m'en suis sortie pour cette fois-là, et je peux vous assurer que je n'ai plus refait de balades en vélo depuis. Ce n'est définitivement pas mon truc. Ça m'a quand même valu plusieurs moqueries de la part de D, mais ... j'y suis habituée... ! :)
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